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  • Le Bangladesh ( République populaire du Bangladesh) est situé au nord-est du sous-continent indien. Le pays est bordé au sud par le golfe du Bengale et quasiment enclavé par l'Inde, il possède également une frontière avec la Birmanie voisine.
  • La superficie du pays représente 147 570 km², soit l'équivalant d'un cinquième de la France. Avec plus de 1 000 habitants au km², le Bangladesh est un des pays les plus densément peuplé du monde.
  • La capitale Dhaka est la plus grande ville du pays (avec environ neuf millions d’habitants pour l’agglomération).
  • Le Bangladesh est constitué de six divisions administratives. Du nord au sud: Rajshahi, Dhaka, Sylhet, Khulna, Barisal et Chittagong.
  • Les grandes villes du pays sont Dacca (10,4 millions), Chittagong (3,3 millions), Khulna (1,2 million) et Rajshani (712 720).

Le Bangladesh, souvent associée aux cyclones et aux inondations, n'est pas une destination touristique très connue. Et pourtant, ce pays dispose d'un passé riche en histoire et d'un patrimoine naturel et culturel : des sites archéologiques datant de plus de 2 000 ans, des plages immenses, la plus grande mangrove du monde situé à l'extrême sud du pays (les Sunderbans - http://www.sundarban.org/about_sundarban.php), des demeures historiques ayant appartenu à des maharajas du XIXe siècle...
 
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  • Le 25 mars 1971, le Pakistan oriental obtient l'indépendance et prend le nom de Bangladesh (du bengali «nation du Bengale»). Cette indépendance ne devient effective que le 16 décembre 1971, lorsque les troupes pakistanaises se rendent aux forces conjointes du Bangladesh et de l’Inde.
  • Avec un passé historique riche et très lié à celui de l'Inde et du Pakistan, c'est entre 1947 et 1971 que le Bangladesh joue son destin...

RETOUR AUX SOURCES...

  • Les premiers vestiges remontent à 4 000 ans avant JC, et témoignent d'une civilisation présente dans la région du Bengale, alors peuplée de Dravidiens, de Tibéto-Birmans et d'Austro-Asiatiques.
  • La région du Bengale devient plus tard une partie de l'empire Gupta, entre le IIIe et le VIe siècle. Après sa dissolution, un Bengalî, Shashanka, fonde un empire riche mais de courte vie. Une période d'anarchie s'en suit et la dynastie bouddhiste Pala règne sur la région pendant près de quatre siècles, suivi d'un règne plus court de la dynastie Sena hindoue. L'islam est introduit au Bengale au xiie siècle par des missionnaires soufis.
  • L'actuel territoire du Bangladesh, ainsi que l'ensemble de l'Hindoustan, est sous la domination de la dynastie Moghol, qui connait son apogée pendant des décennies entières. L'empereur Akbar convertit la majorité de la population, initialement bouddhiste, à l'islam. Le XVIe siècle est marqué par le déclin de l'empire moghol et l'avènement des nababs... La domination des vice-rois moghols fut une période faste ; l'art et la littérature s'épanouirent, le commerce avec les pays voisins se développa et le Bengale s'ouvrit au commerce maritime mondial. Paradoxalement, cette ouverture sonna le glas de la domination moghole, car les Européens prirent peu à peu position dans la région...
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Les débuts du colonialisme
  • Les nababs entrent en conflit avec les Britanniques et la presque totalité de la région devint une division des Indes britanniques en 1699. Avec le Bengale comme point de départ, les Britanniques organisent la conquête de l'Inde du Nord, et imposent définitivement leur domination après la bataille de Plassey en 1757. S'en suit la défaite du général français Thomas de Lally-Tollendal à Madras (1758) et à Pondichéry (1761), assurant à la couronne d'Angleterre la domination sur tout le sous-continent indien, soit du Pakistan jusqu'au Sri Lanka.
  • La province du Bengale fut une des plus importantes de l'Inde britannique, dont Calcutta devint la capitale entre 1857 et 1910. À l'époque, le Bengale incluait l'actuel Bangladesh, le Bihar, l'Orissa et s'étendait jusqu'à Agra (Taj Mahal).
  • Au gré des décisions politiques, il fut plusieurs fois morcelé, notamment en 1905.Durant la colonisation britannique, les autorités exploitèrent consciemment l'antagonisme entre hindous et musulmans... mieux diviser pour mieux régner....Les Britanniques favorisèrent d'abord les hindous, mais devant le nationalisme musulman grandissant, ils tentèrent de gagner l'appui de ces derniers en leur offrant emplois et établissements d'enseignement. La grande mutinerie en 1857 en Inde du Nord marqua le début des mouvements nationaux, lesquels atteignirent leur apogée dans les années 1920 avec Gandhi. Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’histoire du Bangladesh se confondit avec celle de l’Inde.

1947 marque un tournant important dans la naissance du futur Bangladesh : l'indépendance de l'Inde et la séparation de ce bloc en deux entités : l'Inde hindoue et le Pakistan musulman.

La partition et les premiers signes de l'identité nationale
  • La partie occidentale de l'ancienne province du Bengale fut attribuée à l'Inde sous le nom de Bengale occidental (aujourd'hui le Pakistan) et la partie orientale devint le Pakistan oriental (aujourd'hui le Bangladesh). Les deux Pakistans ou Dominion du Pakistan restèrent séparés par la langue (ourdou et bengali), la culture et plus de 1600 km de territoire indien. L'islam apparut comme le seul lien unificateur des deux Pakistan. Les musulmans de l'Inde affluèrent dans les deux Pakistans, tandis que les hindous se réfugièrent en Inde (ce qui représenta un flux migratoire de près de 11 millions d'hindous vers l'Inde au moment de la partition).
  • Le Pakistan occidental se mit à pratiquer une politique hégémonique, qui ne tarda pas à susciter chez les Bengalis du Pakistan oriental un fort mécontentement. En effet, les Pakistanais orientaux (Bengalis) perçurent rapidement que la partition territoriale de 1947 ne les mettait pas dans une position d’égalité avec les Pakistanais occidentaux; ils ne purent admettre l’absence des Bengalis dans la conduite des affaires menées par le gouvernement central (le Dominion). Quant à la question linguistique, elle a contribué à alimenter les conflits. En effet, le gouvernement central du Pakistan ignora la demande de proclamer le bengali comme langue co-officielle du Dominion et décida d'imposer l'ourdou comme langue d'État.
  • Dès 1948, un "mouvement pour la défense de la langue bangalie" est initié dans l'ancien Pakistan oriental pour rétablir le bengali dans le Dominion.
  • Le 21 février 1952, un cortège d'étudiants des universités de Dacca tentent de s'approcher pacifiquement de l'Assemblée du Pakistan oriental pour revendiquer la reconnaissance de la langue bangalie. La police ouvre le feu sur les étudiants à la Cité universitaire de Dacca. Le lendemain, lors d'une grève générale pour protester contre la répression policière, les forces de sécurité pakistanaises ouvrirent à nouveau le feu sur la foule; ce fut alors les premiers «martyrs» de la langue du Bangladesh. Ce mouvement de la Langue s'étend peu à peu dans tout le Pakistan oriental et fut avant tout le mouvement à l'initiative de l'indépendance du futur Bangladesh. En mémoire à cet épisode tragique, un monument dédié aux martyrs de la langue, le Shaheed Minar, fut érigé sur la place où eut lieu le massacre du 21 février 1952.
  • Depuis novembre 1999, le 21 Février est décrété Journée internationale de la langue maternelle par l'UNESCO et célébré chaque années pour promouvoir la diversité culturelle et linguistique ainsi que le multilinguisme.
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Une naissance douloureuse...
  • L'insatisfaction à l'égard du gouvernement pakistanais sur les problèmes économiques et culturels augmente dans la décennie qui suit, pendant laquelle la Ligue Awami émerge comme voix politique de la population bengalophone.  
  • Les Bengalis orientaux prennent conscience que leur situation coloniale n'a guère changé depuis 1947. Ils constituent en effet la très grande majorité de la population du Pakistan oriental,et le bengali ne devint officielle sur leur propre territoire qu'après des années de lutte. Pendant ce temps, la quasi-totalité des fonctions administratives et gouvernementales étaient monopolisée par les Pakistanais occidentaux.
  • La ligue Awami, parti politique du Bangladesh, agit pour l'autonomie du Bangladesh dans les années 1960. En 1966 son président, Mujibur Rahman, est emprisonné ; il est cependant libéré en 1969 après une insurrection populaire.
  • En 1970 un énorme cyclone, appelé Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalî grandit quand Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami avait obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année, est empêché d'entrer en fonction.
  • Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971 et lance l' Operation Searchlight, une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes employées furent très sanglantes ; la violence de la guerre provoqua la mort de nombreux civils. Parmi les cibles les plus importantes on trouve des intellectuels et des hindous ; environ dix millions de réfugiés s'enfuient en Inde. Les estimations du nombre de morts vont de 300 000 à 3 millions de personnes.
  • La plupart des leaders de la Ligue Awami quittent le pays et installent un gouvernement en exil à Calcutta, en Inde. La guerre dure neuf mois. Le guérilla Mukti Bahini et les troupes bengalî sont finalement aidés par les Forces armées indiennes en décembre 1971. Sous le commandement du lieutenant général Jagjit Singh Aurora, l'armée de terre indienne remporte une victoire décisive sur les Pakistanais le 16 décembre, prenant plus de 90 000 prisonniers de guerre pendant ce qui est nommé la Troisième Guerre indo-pakistanaise.
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Sheick Mujibur Rahman
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Une histoire à bâtir
  • Après son indépendance le Bangladesh devient une démocratie parlementaire avec Mujib comme Premier ministre. Aux élections parlementaires de 1973, la Ligue Awami remporte la majorité absolue.
  • Début 1975 se met en place un gouvernement socialiste à parti unique dirigé par Mujib et le BAKSAL. Le 15 août 1975, Mujib et sa famille sont assassinés par des officiers militaires. Une série de coups d'État et contre-coups d'État dans les trois mois suivants conduisent à l'arrivée au pouvoir du général Ziaur Rahman (« Zia »), qui réinstalle le système politique précédent, avec plusieurs partis, et fonde le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Zia est assassiné en 1981 par des militaires.Le chef d'État important suivant est le général Hossain Mohammad Ershad, qui accède au pouvoir par un coup d'État sanglant en 1982 et y reste jusqu'en 1990 lorsqu' il est forcé de démissionner sous la pression de donateurs occidentaux, suite au changement majeur en politique international, avec la fin de la Guerre froide et des dictateurs communistes. Accusé de corruption, Ershad fut contraint de démissionner en décembre 1990 et condamné à vingt ans d’emprisonnement. De nouvelles élections sont organisées en février 1991.Depuis, le Bangladesh est à nouveau une démocratie parlementaire. La veuve de Zia, Khaleda, mène le BNP à une victoire parlementaire aux élections générales de 1991 et devient la première femme Premier ministre dans l'histoire du pays. Le Parti national du Bangladesh remporta la majorité des 330 sièges du Parlement . Son règne fut marqué par une forte progression des mouvements islamistes. La montée du fondamentalisme rend la situation politique du Bangladesh encore plus instable. Une grave crise sociale conduit, le 27 mars 1996, à la démission de Khaleda Zia et à l’annulation des élections législatives boycottées par l’opposition.Toutefois, la Ligue Awami, dirigée par Sheikh Hasina Wajed, l'une des filles de Mujib ayant survécue à l'assassinat, prend le pouvoir aux élections suivantes lors des élections du 12 juin 1996, portant au gouvernement la Ligue Awami. Ce nouveau gouvernement s’attacha à la libéralisation de l’économie et à la coopération économique avec les pays voisins ainsi que les pays musulmans. La Ligue Awami perd les élections en faveur du BNP en 2001.
  • Le 11 janvier 2007, à la suite de graves violences, un gouvernement par intérim est mis en place pour organiser les élections. Le pays souffre d'une corruption intense, du désordre et de la violence politique. Supprimer la corruption à tous les niveaux de l'État est la priorité du nouveau gouvernement. Ainsi, beaucoup de personnalités politiques, de fonctionnaires et de membres des partis politiques se sont vus arrêter pour corruption.
  • Le 29 décembre 2008, le Bangladesh est allé aux urnes pour des élections législatives très attendues, qui ont vu la victoire du leader de la ligue Awami, Hasina Wajed. La présence de très nombreux observateurs internationaux a notamment permis le bon déroulement de ces élections, malgré un climat général tendu.
Hasina Wajed
Une place sur la scène internationale

  • En octobre 1999, le Bangladesh, qui se classait au troisième rang mondial pour sa contribution en effectifs destinés aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, reçut un siège de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. En mars 2000, après la ratification par le Bangladesh du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), Bill Clinton fut le premier président américain à effectuer une visite officielle dans le pays. À l'aube du XXIe siècle, le Bangladesh, devenu relativement démocratique, reste encore exposé au problèmes d'eau et à ceux engendrés par sa dynamique démographique, ainsi que par la confrontation entre groupes laïcs et éléments fondamentalistes. Par ailleurs, le Bangladesh doit composer avec une démographie galopante, un taux d'alphabétisation dérisoire et une pauvreté quasiment endémique. Les autorités ne semblent n'avoir prêté aucune attention aux allégations de torture de la part de la police et de l'armée. Les arrestations, détentions arbitraires et autres mauvais traitements à l'encontre de la population tribale vivant dans les Chittagong préoccupent les responsables des droits de l'homme.
La culture bangalie ...
  • La très grande majorité des habitants du Bangladesh sont des Bengalis. Descendants des Indo-Aryens, ils ont commencé à émigrer dans le pays en provenance de l’Ouest il y a des milliers d’années et se sont métissés au Bengale (ancien Bengal) avec les groupes indigènes de la vallée de l'Indus. Les Bengalis occupent les basses vallées du Gange et du Brahmapoutre et constituent l'extrême avancée vers l'est des langues indo-iraniennes. Ils sont séparés géographiquement des Moundas confinés vers le sud-ouest, des Himalayens (à l'est du Népal), des Môn-Khmers (encore présents en Assam, par l'ethnie des Khasis) et des Tibéto-Birmans (au nord et à l'ouest).
  • Environ 25 communautés ethniques et minoritaires vivent au Bangladesh, notamment dans quatre régions (les Chittagong Hill Tracts, le Nord-Ouest, le Centre-Nord et les districts du nord du pays). Parmi les minorités ethniques figurent les Chakma et les Mogh, des peuples mongoloïdes vivant dans les collines des Chittagong, les Santal qui descendent en grande partie d’émigrants venant de l’Inde actuelle et les Biharis, des musulmans non bengalis qui sont venus de l’Inde après la partition de 1947.
  • Le Bangladesh est à forte majorité musulmane. L’islam est la religion d’État et pratiqué par plus de 125 millions de croyants, soit environ 90% de la population, à dominance sunnite et très peu de chiites (les Biharis sont en majorité chiites). L'hindouisme est la deuxième religion du pays et représente un peu moins de 10% de la population. Les ahmadistes, animistes, bouddhistes et chrétiens (ces derniers étant surtout catholiques) constituent le reste de la population.
  • La langue nationale et officielle est le bengali (langue indo-européenne appartenant au groupe indo-iranien). Elle représente la langue maternelle et est parlé par la très grande majorité de la population, mais il existe de très nombreux dialectes. Les langues minoritaires sont en effet relativement nombreuses, et la plupart sont en voie de disparition. Beaucoup de ces langues sont parlée dans le district de Chittagong - le bengali chittagonien, le sylhetti, le chakma, le sadr, le tangchangya , le tippera et l'usui. L'appellation de la bengali se dit "bangla" au Bangladesh.En Inde, le bengali est la langue officielle régionale du Bengale occidental et de l'État de Tripura; le bengali est également parlé dans le district de Cachar dans l'État d'Assam. En fait, le bengali est la 5e langue du monde (189 millions de locuteurs) après le chinois mandarin (885 millions), l'espagnol (358 millions), l'anglais (322 millions) et l'arabe (200 millions).
Le bengali s’écrit de gauche à droite et de haut en bas ; l'alphabet est dérivé du sanskrit :
Bengali vowels
Bengali consonants
  • Cheick Mujibur Rahman (1920-1975), dirigeant de la Ligue Awami, devint chef du gouvernement en janvier 1972 (président en 1975). Il fut renversé par un coup d'État en août 1975, puis exécuté. Contre toute attente, aucune disposition linguistique ne fut adoptée dans la Constitution du 4 novembre 1972, mais elle supprima toute identification politique entre la religion et l'État, c'est-à-dire toute exploitation de la religion pour des fins politiques, et interdit la discrimination pour des raisons religieuses (article 2 de la Constitution). L'imposition de la nationalité bengalie à tous les citoyens du Bangladesh a marginalisé les communautés ethniques qui n'étaient pas d'origine bengalie (Bangladeshi). Le pays fut gouverné par de nombreux militaires : Zia ur-Rahman (1935-1981) de 1975 jusqu'à son assassinat en 1981, puis Muhammad Ershad (1929- ), de 1982 à 1990. Ce dernier renforça la politique d'islamisation engagée par son prédécesseur: l'islam devint ainsi la religion d'État en 1988 grâce à une modification constitutionnelle à l'initiative du général Ershad sous le prétexte que la population était musulmane à près de 90 %. Les tribus chakmas, qui vivaient dans les Chittagong Hill Tracts à l'est du Bangladesh, subirent durant de nombreuses années un génocide silencieux, perpétré en toute impunité par les forces armées. En 1986, quelque 70 000 Chakmas durent fuir la répression et survivre dans les camps de réfugiés de la région de Tripura, en Inde.
  • De part sa situation géographique, le pays est régulièrement touché par d'importantes catastrophes climatiques, et font partie intégrante des habitudes du Bangladesh. Ainsi, en 1970 un énorme cyclone, appelé Bhola, dévaste toute la côte du Pakistan oriental. De juillet à septembre 1998, une véritable catastrophe naturelle s’abattit sur le Bangladesh : des inondations touchent 31 millions de personnes et causa des pertes évaluées à deux milliards de dollars. En novembre 2007, le cyclone Sidr frappe le Bangladesh laissant un premier bilan lourd avec des millions de déplacés, de sans abris, des milliers de morts et de blessés.
  • Le Bangladesh bénéficie d'un climat subtropical et tropical, avec des températures qui vont d'un minimum de 21°C dans la journée pendant la saison fraîche à un maximum de 35°C pendant la saison chaude. Le Bangladesh a trois saisons principales : la mousson ou saison humide, de fin mai à début octobre ; la saison fraîche, de mi-octobre à fin février ; et la saison chaude (appelée localement "petite saison des pluies"), de mi-mars à mi-mai. Mai-juin et octobre-novembre sont deux périodes cycloniques.
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  • Le Bangladesh compte onze jours fériés répartis sur les calendriers grégorien, musulman et bengali. Les deux aïd, Aïd el-Fitr et Aïd el-Kebir, sont les fêtes islamiques les plus grandes de l'année. Le jour précédant Aïd el-Fitr est appelé Châd Rat (« la nuit de la lune »), et est fêté avec pétards et feux d'artifice. Lors de la pleine lune, 14 jours avant le début du Ramadan, Shab-e-Barat est une nuit sacrée au cours de laquelle on fait l'aumône aux pauvres. Les dates des fêtes religieuses musulmanes sont établies en fonction du calendrier lunaire. Le Ramadan dure un mois environ. 
  • Le Bangladesh étant un pays à majorité musulmane, les autres fêtes de cette religion sont également très importantes.
  • Parmi les fêtes hindoues fortement célébrées, on trouve le Durga puja célébré en octobre où l'on place dans chaque temple hindouiste des statues de déesses chevauchant un lion ; chacune de leurs dix mains tient une arme. Le Vesak, marquant la naissance de Gautama Bouddha, est l'une des fêtes bouddhistes les plus populaires. Les Chrétiens du pays fêtent Noël (appelé Bôŗodin, ou « grand jour » en bengalî). 
  • Les fêtes bangalies les plus importantes sont Pohela Baishakh (nouvel an bangali), marquant le début du calendrier bengalî, le Nobanno, le festival de Poush, et les fêtes nationales telles que le Shohid Dibosh. Le Holi Festival, également connu sous le nom de Festival des couleurs ou festival du printemps, a lieu pendant la première semaine de mars.
  • Issues de l'islam et de la tradition rurale, les coutumes bangalies imposent un cadre strict aux rapports hommes-femmes. Tout contact physique public entre eux, bangladais ou étrangers, même mariés, est absolument proscrit. Il est en revanche banal de voir des hommes se tenir par la main. Un présent est donné ou reçu avec la main droite. On ne doit jamais toucher de la nourriture avec la main gauche qui est impure, tout comme les pieds : on se déchausse à l'entrée d'une maison, et on ne pointe pas un orteil vers quelqu'un lorsque l'on est assis. Il convient enfin de se vêtir de manière décente (pas de tenues courtes pour les femmes) et sobre, ne serait-ce que pour moins attirer l'attention : toute personne ou événement inhabituel devient, sans qu'il y ait la moindre impolitesse, un spectacle drainant une foule de curieux.
  • La tradition culinaire du Bangladesh a des liens très forts avec la cuisine de l'Inde et du Moyen Orient : le riz et le curry sont les ingrédients de base et sont déclinés sous diverses formes. On compte également de nombreuses gourmandises à base de produits laitiers essentiellement (parmi les plus connues : les rôshogolla, chômchôm et kalojam).
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  • Côté vestimentaire, le sari, longue étendue de tissu de 5m environ, est le vêtement le plus commun du pays chez les femmes. Le "salwar kalmeez", constitué d'une tunique et d'un pantalon, est également très répandu ; dans les grandes agglomérations, on rencontre également des femmes vêtues à l'occidentale. Les vêtements occidentaux sont mieux acceptés chez les hommes. Ceux-ci portent la kurta et le pajama ensemble, souvent pour des occasions religieuses. Le lungi est lui aussi prisé ; il s'agit un morceau de tissu cousu d'un seul bloc que les hommes enroulent autour de la taille et qui descent jusqu'aux chevilles.
Quelques personnalités du Bangladesh

Rabindranâth Tagore, connu aussi sous le surnom de Gurudev est un compositeur, écrivain, dramaturge et philosophe indien dont l'œuvre, a eu une profonde influence sur la littérature et la musique du Bengale. Il incarne la figure la plus importante dans le domaine artistique, culturel et intellectuel. Prix Nobel de littérature en 1913, il est issu de la caste des brahmanes de Calcutta. Tagore compose ses premiers poèmes à l'âge de huit ans. A 16 ans, il publie ses premières poésies sous le pseudonyme de Bhanushingho ("le lion du soleil"), et écrit ses premières nouvelles et drames à partir de 1877. Son instruction à domicile, la vie à Shilaidaha (où son grand-père a construit une maison de campagne) ainsi que les voyages font de Tagore un non-conformiste et un pragmatique. Il fait partie des voix qui se sont élevées contre le Raj britannique et a soutenu le mouvement pour l'indépendance de l'Inde ainsi que Mohandas Karamchand Gandhi. Sa vie est tragique - il perd quasiment toute sa famille et est profondément affligé d'être le témoin du déclin du Bengale - mais ses œuvres lui survivent, sous la forme de poésies ainsi que de l'institution qu'il a fondé, l'Université de Visva-Bharati.
Tagore a écrit des romans, des nouvelles, des chansons, des drames dansés ainsi que des essais sur des sujets politiques et privés. Gitanjali (L'offrande lyrique), Gora (Visage-pâle), et Ghare-Baire (La maison et le monde) sont parmi ses oeuvres les plus connues. Ses vers, nouvelles et romans - dans lesquels il a fréquemment recours au lyrisme rythmique, au langage familier, au naturalisme méditatif et à la contemplation philosophique - ont reçu un accueil enthousiaste dans le monde entier. Tagore fut aussi un réformateur culturel qui modernisa l'art bengali en rejetant les restrictions qui le liaient aux formes indiennes classiques. Deux chants de son canon rabindra sangeet sont devenus hymnes nationaux respectifs du Bangladesh et de l'Inde : Amar Shonar Bangla et Jana Gana Mana.
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Le poète et musicien Kazi Nazrul Islam (1899-1976), est considéré comme pionnier et figure incontournable de la poésie musulmane bengalî. Surnommé le « poète rebelle » à cause de son poème Vidrohi - Le Rebelle -, sa poésie a marqué le début d'une nouvelle ère poétique bengali, rebelle et réaliste, en opposition à la tradition poétique traditionnelle, empreinte de nostalgie et principalement tournée vers le passé. Inconnu en Occident, sa popularité dans le pays est dépasse celle de Tagore ; ses chansons sont encore chantées et constituent un genre et un répertoire à part: la "Nazrul-Giti".
Né dans une famille pauvre, et fils d'imam de mosquée de village, Nazrul dut abandonner ses études et remplacer son père après son décès, pour subvenir aux besoins de sa famille. Heureusement, son talent et son parcours ponctué de rencontres heureuses lui permirent d'entreprendre une carrière littéraire.
Très admiré de Rabindranath Tagore, dont il diffère pourtant fortement par son milieu social (pauvre, et musulman), par son inspiration plus moderne, par son admiration de la Révolution russe de 1917, par les thèmes nouveaux qu'il a introduit dans la poésie, ou par sa participation active dans la lutte contre la domination britannique (il est allé en prison pour avoir composé un célèbre poème). Cependant, comme lui, il a un talent à multiples facettes: journaliste, romancier, poète, compositeur de chansons qu'il a lui-même chantées et enregistrées...
Quoique musulman, il a utilisé dans ses poèmes tout autant les thèmes les mythes et les images de l'hindouisme que ceux de l'islam. Il s'opposa farouchement et résolument aux superstitions et aux intolérances religieuses, et à ce qu'en anglais de l'Inde on appelle "communalisme" et "bigotry". Il épousa une hindoue , ce qui lui causa des problèmes avec sa famille.
En 1942, suite à une chute, il reste à demi-inconscient, et perd l'usage de la parole. Aucun traitement n'arriva à le ramener à un état normal. Après de longues années dans des hôpitaux aux cours desquelles , selon ses infirmières, il appréciait écouter de la musique ainsi que ses poèmes, Kazi Nazrul décéda.
Dans l'un de ses poèmes, il avait émis le souhait d'être enterré dans un lieu d'où il pourrait "entendre l'appel à la prière". Il fût donc enterré dans le jardin de l'université de Dacca près de la mosquée.
Des personnalités contemporaines marquantes du Bangladesh font figures aujourd'hui.
On peut citer :
- Muhammad Yunus, économiste et entrepreneur, qui a reçu en 2006 le prix Nobel de la Paix pour la création du premier organisme de micro-crédit, la Grameen Bank.
Muhammad Yunus
- L'écrivain et médecin Taslima Nasreen, auteur du roman Lajja (La Honte). Elle est depuis menacée par les fondamentalistes musulmans pour ses propos jugés anticonformistes. Elle fait notamment campagne pour l'émancipation des femmes et contre l'oppression des minorités non-islamiques dans les sociétés islamiques. Après de nombreux exils de part le monde (Inde, Suède,...), la ville de Paris a mis à sa disposition un logement dans une résidence d'artistes de la capitale qu'elle occupe depuis le mois de février 2009.
  Taslima Nasreen